Exemples : Comment faire pour être reconnu dans mon entreprise ? Quoi faire pour devenir qui je veux être (projet de changement) ? Suis-je un bon dirigeant ?

Selon moi, même si le coaché a contribué (par ses comportements…) à sa propre vulnérabilité, ces attentes, qu’il qualifie de “secrètes”, doivent être accueillies, de manière inconditionnelle, par le coach afin de lui permettre de :

. frustrer son client ; pour ensuite le faire travailler sur lui pour qu’il trouve en lui-même les solutions à ses problèmes identitaires

. objectiver ce qui peut l’être, en demandant au coaché d’approfondir les éléments constitutifs de son identité

. inviter le coaché à réduire le décalage perçu (ou existant) entre identité perçue et identité idéale, tout en construisant une identité réaliste qui se rapproche le plus possible de l’idéale

. ne pas décourager le coaché en lui demandant d’accepter de manière inconditionnelle le désir, même s’il a des ignorances sur lui-même.

Cela permettra d’abord au coaché de relativiser, puis de s’affirmer, afin de lui permettre de restaurer l’image qu’il a de lui.

En plus d’une sérieuse expérience de l’entreprise (on ne peut raisonnablement devenir un coach efficient à 25 ans…) et d’une capacité de remise en cause permanente, le coach doit avoir effectué un travail personnel d’introspection et de remise en cause de son propre système de pensée qui lui permettent de ne pas projeter ses fantasmes ou sa vision du monde sur ses clients coachés.

C’est aussi une manière de pouvoir répondre efficacement aux attentes qu’il suscite de la part du coaché et de l’entreprise cliente. Mais pour être un recours, il faut pouvoir inspirer confiance… Le coach doit donc être en capacité d’avoir cette attitude du psy, qui est capable d’identifier et de contrôler ses émotions, tout en s’assurant, avant d’intervenir, qu’il y a une réelle volonté de changement du candidat au coaching. L’un de ses véritables savoir-faire est celui-là…

Dans certaines circonstances, l’humour permet aussi de prendre vis-à-vis, de soi-même, la distance nécessaire. Dans un monde où le temps s’accélère (ce qui oblige à une plus grande réactivité), le discours psychologique n’a pas pour vocation de détenir LA vérité. Il vise cependant à donner au coach des points de repères, à remettre en cause ses certitudes et à ce qu’il puisse s’interroger sur ses pratiques de coaching. Il permet aussi de comprendre comment nos émotions peuvent influencer nos comportements ; et comment des changements opportuns peuvent être mis en œuvre…

C’est ainsi que je suis intervenu pour un collègue de travail d’un ami, qui travaillait beaucoup et rentrait souvent tard chez lui après sa journée de travail. Marié depuis plus de 15 ans et père de deux enfants, un soir en arrivant chez lui, il s’est retrouvé tout seul… Sa femme était repartie chez ses parents avec leurs deux enfants ! elle lui avait laissé un mot, lui expliquant qu’elle s’était mariée avec lui pour qu’il fasse attention à elle, à ce qu’elle ressentait ; que ses enfants avaient besoin d’un père qui ne soit pas systématiquement absent ; qu’il devenait impossible de communiquer et qu’il valait mieux qu’elle s’en aille !

Une fois le choc affectif passé, en quelques séances, il a compris que s’il voulait que sa femme et ses enfants reviennent à la maison, il fallait qu’il se remette en cause et change complètement de comportement. C’est ce qui s’est finalement passé quelques semaines après la fin du coaching…